Nous intervenons sur les marchés financiers en utilisant, pour la plupart, l'AT comme technique de base.
Mais à force de ne regarder que les graphiques, on en arrive à oublier les principes fondamentaux de celle-ci; principes sans lesquels l'AT perd totalement son sens.
Voici donc un rappel de ces principes.
Je vais m'inspirer pour cela d'une partie du premier chapitre du livre de J. Murphy "L'Analyse technique des marchés financiers" éditions Valor.
-------------------------------------------------
Les 3 principes fondamentaux de l'AT
- Le prix intègre tout,
- Les prix évoluent par tendance,
- L'histoire se répète.
-------------------------------------------------
1/ Le prix intègre tout
Ce principe est très connu mais souvent mal compris !
Le mouvement des prix est une synthèse de toutes les informations qui font évoluer les marchés. Ce qui intègre tous les facteurs fondamentaux, techniques, politique, etc.
L'opposition que manifestent souvent les techniciens à l'approche fondamentale n'a donc pas à être : les techniciens utilisent pleinement les facteurs fondamentaux mais, comparé à l'approche fondamentale, ils n'utilisent pas l'information fondamentale mais l'effet de cette information sur les prix.
La différence est donc dans l'usage de l'information sans mettre en cause l'importance de celle-ci.
Comme le dit J. Murphy : "Après tout, le technicien ne fait rien d'autre que d'étudier les fondamentaux de manière indirecte."
"Si tout ce qui a une influence sur les prix du marché y est finalement reflété, alors tout ce qu'il nous reste à étudier c'est simplement leur évolution... Le chartiste ne fait rien de plus que de laisser le marché lui dire dans quelle direction il a toutes les chances d'aller... Il existe des raisons qui font que les marchés montent ou baissent , mais il (le chartiste) ne pense tout simplement pas qu'il soit nécessaire de les connaître dans un processus prévisionnel".
2/ Les prix évoluent par tendance
Le concept de tendance est le concept de base de l'AT. Si ce concept n'est pas assimilé, pleinement et correctement, on aura beau regarder des graphiques et prendre des décisions selon ses observations, ce n'est pas pour autant que l'on pratique l'AT.
Un excellent livre consacré entièrement à ce concept est "Secrets pour gagner en bourse" de Weinstein éditions Valor.
Même si ce livre a peu d'intérêt pratique de nos jours, il est, en revanche, d'un très grand intérêt théorique pour comprendre et assimiler le concept de "tendance".
Les prix évoluent donc par vagues et "une tendance en cours a plus de chance de se prolonger que de se retourner" dit Murphy.
Et pour le trader, "Le but du jeu consiste à surfer la tendance en cours jusqu'à ce qu'elle lance des signes de renversement."
3/ L'histoire se répète
"La clé pour étudier le futur repose sur le passé." Murphy
Cette affirmation ne concerne pas les faits historiques mais la nature humaine qui est (puis-je l'affirmer sans risque ?) le seul constant dans l'histoire des marchés.
D'où, d'après l'auteur du livre, la récurrence de la validité des mécanismes techniques.
Conclusion
A peu près tous les auteurs que j'ai lus étaient d'accord sur un point essentiel : l'AT n'est pas une science mais un art.
Quelle différence entre les deux ?
Les sciences relèvent de la logique formelle et du cerveau gauche de l'homme.
A l'opposé, l'AT est davantage une activité faisant appel à la créativité et donc au cerveau droit de l'homme.
Il va de soi que la raison cartésienne intervient dans le processus d'analyse. Mais, un peu à l'image du jeu d'échecs, ce n'est que dans un 2e temps.
En effet, ce qui "accroche" l'oeil d'un joueur d'échecs sur un coin de l'échiquier et qui lui fait croire qu'il existe une opportunité dans cette partie du jeu, ce n'est pas sa raison cartésienne mais son intuition. Ce n'est qu'après avoir eu cette intuition, que la raison cartésienne se met en marche pour une analyse détaillée et précise du jeu et des coups possibles avec le pouvoir, bien entendu, de valider ou invalider l'intuition qui est à l'origine de l'idée.
Tout cela pour dire que, malgré les apparences, l'AT relève bien plus de la subjectivité de l'homme que de son objectivité. Les mirages sur les graphiques sont nombreux et, souvent, dévastateurs.
En gardant à l'esprit les 3 principes de base de l'AT, nous parviendrons à situer cette technique dans son contexte et à l'utiliser pour ce pourquoi il a été conçu.
Bien à vous
