vendredi 19 octobre 2007

Dévaluer l'euro entraînerait une hausse des prix en France, selon Giscard d'Estaing

Voici un autre point de vue sur la baisse du dollar qui date un peu (le 27/09/2007) mais qui est toujours d'actualité.

VGE présente très synthétiquement les avantages et les inconvénients de cette baisse du dollar.

On part généralement du principe que la hausse d'une devise entraîne irrémédiablement une perte de compétitivité.

Ceci est vrai d'un point de vue macro-économique mais encore faut-il prendre en compte la structure de la balance commerciale pour évaluer les limites précises de cet impact.

Comme le disait Sarah Guillou dans l'article que j'ai publié hier soir sur le blog, grâce à l'euro, seul 1/4 des exportations françaises est impacté par la baisse du dollar.

Autrement dit, l'euro, que l'on considère de plus en plus comme l'origine de tous les problèmes français, a supprimé le risque de change sur à peu près 75% des exportations de la France sachant que la zone euro est la première cliente de la zone euro et que le premier partenaire commercial de la France est l'Allemagne.

Concernant les 25% des exportations en dehors de la zone euro, je suppose (pas vu de chiffres détaillés) qu'il y a pour une grande partie les exportations d'Airbus. Or, la gestion du risque de change de transaction comme le risque de change économique fait partie intégrante du métier de toute entreprise qui travaille à l'internationale.

Se plaindre des variations de change en espérant une intervention politique, plutôt que de mettre en place les mécanismes de gestion et de couverture, est avant tout une preuve... d'incompétence puisque ce risque fait partie du métier de l'entreprise !!

Qui comprendrait que les dirigeants d'Air France se plaignent de la hausse du prix de baril plutôt que de faire leur métier à savoir se couvrir contre cette hausse.

Dans un langage encore plus simple, qui comprendrait qu'un chirurgien se plaigne d'une complication lors d'une opération plutôt que de faire de son mieux pour gérer l'imprévu; lorsqu'il n'a pas pu prévoir la complication avant même qu'elle ne se produise.

Concernant les importations asiatiques, comme le souligne très justement VGE, il s'agit de produits à très faible valeur ajoutée. Et là, on pourra dévaluer l'euro autant que l'on veut, on n'atteindra jamais les prix des chinois puisque l'essentiel de l'écart de prix se trouve dans le coût du travail.

Enfin, concernant les importations énergétiques, la baisse du dollar ne peut qu'être salutaire.

Bien à vous
Rostam

****************************************

PARIS (AFP) - L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing estime qu'une dévaluation de l'euro, qui atteint un niveau historique face au dollar, "se traduirait irrémédiablement par une hausse des prix en France", dans une interview publiée samedi dans le Figaro Magazine.

"Une dévaluation se traduirait irrémédiablement par une hausse des prix en France - du fait du renchérissement du coût de nos importations - et au bout du compte, par une baisse du pouvoir d'achat des Français", déclare-t-il.

"Une baisse de l'euro serait sans effet sur nos exportations vers les pays membres de l'Union (000910.KS - actualité) européenne, dont l'Allemagne, qui est notre premier partenaire économique", explique-t-il.

"Elle aurait peu d'impact sur notre déficit commercial avec l'Asie. Les produits que nous y achetons sont ultra-compétitifs et bon marché: ils le resteront, quelle que soit la valeur de notre monnaie".

L'euro est monté vendredi jusqu'à 1,4278 dollar, nouveau record historique, sur fond de spéculations sur de nouvelles baisses des taux d'intérêt aux Etats-Unis.

Pour l'ancien président, "on a tendance à faire un faux procès à la monnaie européenne."

"D'autant que sa force peut être perçue comme un atout. Elle nous permet de payer notre énergie bon marché (38% moins cher par exemple que les Américains)", ajoute-t-il.

M. Giscard d'Estaing avait reçu le 17 septembre le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, et lui avait apporté son soutien, en pleine polémique avec le président Nicolas Sarkozy, dont le conseiller spécial, Henri Guaino, qualifiait encore le 23 septembre le niveau de l'euro d'"absurdité".

Pour VGE, "le problème central de la France est le manque de compétitivité de son industrie", et "le vrai remède, c'est l'investissement", pour dynamiser l'innovation et moderniser nos outils de production.


Source